Estival Oodaaq – un été d’images nomades et poétiques SELECTION 2021 PR0GRAMMATION VIDEO RÉTROSPECTIVE / du 21 au 30 mai Quatre saisons

Estival Oodaaq – un été d’images nomades et poétiques
SELECTION 2021
PR0GRAMMATION VIDEO
RÉTROSPECTIVE / du 21 au 30 mai
Quatre saisons
https://www.unidivers.fr/event/rennes-galerie-du-lieu-estival-oodaaq-un-ete-dimages-nomades-et-poetiques-2021-05-21/
Pour la dixième édition de son festival qui, du fait de la crise sanitaire, devient L’Estival Oodaaq, L’Œil d’Oodaaq vous propose une sélection rétrospective de 100 œuvres vidéo. Cet échantillon de notre travail de programmation au long cours retrace un ensemble de thématiques que nous avons pu soulever en sélectionnant des œuvres d’artistes internationaux. Une aventure passionnante, qui nous a amenés à explorer une carte infinie des formes et des manières d’aborder les images que nous appelons nomades et poétiques. Des myriades de souvenirs d’expositions, de performances, d’installations immersives, de programmes vidéo dans des salles de cinéma, des souvenirs de galeries d’exposition, de vitrines de magasin, d’écrans en extérieur, de clairières, de bars, de places publiques, en Bretagne, au Québec, en Islande, en Roumanie, en Espagne, en Portugal, en Italie, en Hongrie, en Bulgarie.
Durant ces années, nous avons défendu des images fragiles et intenses, en investissant de nouveaux territoires de monstration sur notre île imaginaire.
Quatre saisons est un programme vidéo qui regroupe des œuvres qui reflètent leurs supports, s’inspirent de notre monde ou éclairent l’invisible ; des regards d’artistes traversant et se posant sur le monde entre 2009 et 2019. Pour L’Estival Oodaaq, c’est une immense nuée d’images que nous vous proposons, suggérant à elles toutes un faisceau lumineux qui trace la topographie de l’île d’Oodaaq. Réaliser un programme vidéo, c’est avant tout choisir, mais c’est aussi tisser des liens plus ou moins visibles, organiser des corpus d’œuvres par thématiques, par sensibilité, s’imaginer des règles du jeu, les déconstruire et ré-avancer.
La présentation en boucle de ce programme de plus de 10 heures évoque la succession infinie du cycle des saisons. Le choix de chacune de ces œuvres reflétant notre ligne artistique est associé de manière subjective à un moment précis de l’année. Porter un regard rétrospectif sur 10 années de programmations, c’est imaginer un cycle qui se répète, sans jamais être le même d’une année à l’autre. Une ligne temporelle/artistique qui avance et mute sans cesse, contre et tout contre le monde. Difficile à aborder dans sa globalité, ce programme a sa propre autonomie. Il vous propose un voyage dans l’espace et le temps, au fil des saisons, plus ou moins près du soleil, autour du monde… Une révolution infinie.
Les installations des 4 saisons
Nous avons donc choisi de présenter notre programme des 4 saisons comme un canal d’images en continu qui apparaîtrait de manière discrète sur différents supports dans plusieurs lieux en même temps. Avec chacun des lieux qui nous accueillent, nous avons réfléchi à la manière de faire exister ce programme en interférant le moins possible avec l’identité du lieu, en habitant les murs.
OÙ & QUAND ?
Le Lieu
Mercredi, vendredi, samedi et dimanche De 14h à 19h
Galerie Capsule
Visible de l’extérieur 24H/24H – 7J/7
Le Café Cortina
Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi De 10h à 19h Les samedis et dimanches De 14h à 19h
Phakt – Centre culturel Colombier
Lundi, mardi, jeudi, vendredi De 13h à 19h Mercredi De 10h à 19h Le samedi (sous réserve) De 14h à 18h
Lisaa – institut supérieur des arts appliqués Galerie Le Grand Angle
Du lundi au dimanche De 09h à 19h
PRINTEMPS
Window, Ailbhe NI BRHIAIN, IE, 8’50, 2013
Combinant prises de vue et images de synthèse, Ailbhe Ni Bhriain imbrique des espaces dans un habile jeu d’associations formelles. Il en résulte des vidéos au sens mystérieux et hermétique, empreintes d’onirisme et de poésie.
Habitat spontané 2, Guillaume MARTIAL, FR, 2’01, 2017
En Guyane française, l’habitat spontané est le nom donné aux abris précaires non officiels créés par les populations pour se loger. Dans une narration visuelle et décalée, l’habitat spontané est détourné par un jeu de voltige. Un personnage-oiseau, inspiré de l’ibis rouge emblématique de la Guyane, explore le territoire et tente de se fabriquer un nouvel habitat comme échappatoire à l’urbanisation croissante. L’habitat spontané nouvellement créé se transforme en espace de liberté imaginaire et poétique.
My wonderland, Kate ROWLES, GB, 7’43, 2010
Kate Rowles nous propose ici une vidéo burlesque aux effets “spéciaux” rudimentaires. Un travail sur le cadre et l’échelle, une mise en scène apparente avec les indications du père qui guide sa fille durant le processus de réalisation. La vidéo soulève ainsi des questions relatives à la création d’images, mais aussi d’imaginaires.
(RE)ACTIONS, Laurie JOLY & Parya VATANKHAH, FR & IR, 6’42, 2015 (RE)ACTIONS établit un dialogue entre deux artistes, deux histoires, deux cultures et deux pratiques artistiques. Cette œuvre est un engagement contre les censures qui pèsent sur les créations et les artistes.
© Lucia Veronesi
PRINTEMPS
Aanaatt, Max HATTLER, GB, 4’45, 2012
Aanaatt est une sorte de “perpetuum mobile” visuel, dans lequel formes, couleurs et perspectives s’associent et se dissocient sans arrêt pour créer des espaces toujours renouvelés. Des objets du quotidien deviennent les pions d’un jeu d’abstraction en stop motion, d’un gigantesque kaléidoscope qui offre une vision décalée de notre réalité.
Mudanza contemporánea, Teo GUILLEM, ES, 19’23, 2018
Un homme énumère à haute voix une liste d’objets liés à l’univers domestique, avant de se lancer dans une succession de luttes chorégraphiées avec ces objets. Le corps du cinéaste traverse plusieurs mutations et se fait outil de révolte. Teo Guillem s’escrime avec le présent et le passé, chorégraphiant l’absence à travers un rituel baroque, ludique, dérisoire et glorieux. Une chute vers une renaissance.
Domestic Science, VAN DOORN Annegien, NL, 2’53, 2014
Dans de courtes séquences, Annegien van Doorn met en mouvement des produits ordinaires de notre quotidien afin de les faire évoluer au-delà de leur rôle habituel, adoptant de nouvelles formes et fonctions. Les objets domestiques, généralement considérés sans valeur visuelle, développent leurs qualités plastiques à travers les actions ludiques, humoristiques et absurdes de l’artiste. Les substances triviales révèlent soudain leur attractivité et leur potentiel sexuel cachés sous leurs apparences fades et familières de produits manufacturés et rendent hommage à l’imagination et à la créativité.
Walk inside the box / Think outside, Isa BALOG, FR, 2’16, 2013
Isa Balog s’intéresse au corps, à la manière dont il se meut, s’ajuste à un espace et cherche ses appuis pour s’y déployer. Pour en rendre compte, elle construit des liens d’interdépendance entre dessin, danse et vidéo, suggérant un rapprochement entre geste du danseur et de l’artiste.
© Silvi Simon
PRINTEMPS
Porte-voix, Mari FLØNES, NO, 3’43, 2013
Mari FLØNES réalise ici une improvisation à l’intérieur d’un gigantesque mégaphone. Celui-ci est installé sur le port de Trondheim en Norvège donnant sur le fjord. Les mouvements de la danseuse parlent des échanges entre le dedans et le dehors. L’extérieur agissant visuellement sur l’intérieur de ce mégaphone représentant lui-même une ouverture sur le monde.
Temporary view, Juan DUQUE, ES, 2’11, 2011
Une réflexion autour de la notion de paysage, qui implique un questionnement sur le processus même de fabrication d’images. L’artiste introduit dans son paysage son propre corps, son intimité, son vécu.
Ce que j’ai sous les yeux, Simon QUÉHEILLARD, FR, 8’39, 2003
Des vues urbaines au cadrage resserré s’ouvrent vers de nouveaux paysages sous l’action de l’artiste, armé d’une bouteille. Il met en scène une poésie simple et brute qui questionne notre regard souvent tronqué sur le monde qui nous entoure.
Les châteaux de sable, Clément RICHEM, FR, 4’36, 2013
Sur un sol vierge et argileux apparaissent bâtiments, tours et immeubles, s’érigeant progressivement, pour enfin s’écrouler à nouveau image par image. Le vidéaste se pose en bâtisseur dont les constructions de glaise s’érodent avec le temps, s’ébranlent, puis disparaissent. Il nous propose d’être spectateur de la naissance puis de la décadence d’une civilisation dans une boucle qui nous ramène au paysage initial, originel, en signifiant ainsi sa vulnérabilité.
© Silvi Simon
PRINTEMPS
You Coated Me with a Layer of Fat, Lindsay BENEDICT, US, 3’45, 2006
Une silhouette noire et voilée se déplace dans un environnement grillagé, suivant une chorégraphie visuelle entièrement improvisée. L’image résultante surprend par le fort contraste entre symboles d’un confinement physique et émotionnel et symboles du soulèvement, de la révolte. Un contraste qui renvoie à l’actualité politique, mais aussi à nos relations privées et intimes, dans lesquelles nous reproduisons le même jeu de dominance, d’attraction et de soumission, éternelle guerre de la séduction.
Echo2, Thomas DAVELUY, FR, 5’46, 2014
Thomas Daveluy superpose toutes les images d’une courte séquence filmée et les replace à l’endroit exact où elles ont été prélevées. Au final, chaque séquence trace un couloir, qui correspond très exactement au chemin parcouru par le caméraman. Les déformations et la nouvelle architecture créent alors des motifs à cheval entre la peinture impressionniste et l’imagerie des premiers jeux vidéos 3D.
Seduti nell’oscurità è tutto più chiaro / By sitting in the dark, all is clearer, Lucia VERONESI, IT, 4’00, 2017
Une grotte, un abri, une maison, autant de constructions plus ou moins rudimentaires qui marquent une séparation protectrice entre le dedans et le dehors. Mais que se passe-t-il quand l’intérieur est visité par l’extérieur ? Lucia Veronesi associe des images hétérogènes pour questionner ces entremêlements de temps et d’espaces, qui peuvent également évoquer le fonctionnement de la mémoire.
VOSTFR, Collectif CAPTURE, FR, 0’58, 2011
Le collectif CAPTURE pratique le détournement sous toutes ses formes. VOSTFR est un sous-titrage français de chants d’oiseaux. Cette très courte vidéo est une référence à une séquence du film de Pasolini « Des oiseaux petits et grands » où le prêche de Saint-François d’Assise est traduit en chant d’oiseaux, métaphore de notre incapacité à communiquer.
© Guli Silberstein
PRINTEMPS
Dys-Focus n°1, Nature Collection : Prendre le vent, Silvi SIMON, FR, 3’51, 2018
Silvi Simon explore les spécificités matérielles des images. Elle s’intéresse à leur substance et aux phénomènes inattendus qu’elles peuvent faire apparaître. Dans cette vue de la nature par un grand vent, elle joue sur l’écart entre point fixe et mouvement, entre l’observateur immobile et la nature agitée. L’image entière est secouée dans tous les sens au rythme incontrôlé du vent ; seul le détail d’une branche est stabilisé. Cette tentative d’annihiler le mouvement par le montage renforce la matérialité de l’image et de son cadre.
Hybride, Julie CHAFFORT, FR, 1’38, 2012
Une rencontre improbable entre une jument et un ballon gonflable en forme de cheval, sorte de “stade du miroir” lacanien pour l’animal qui ne cesse de revenir, comme s’il voulait interroger la réalité de cette image déformée de lui-même.
Je suis allée, Maria ORNAF, PL, 1’28, 2010
Un personnage se détache d’un décor gris et désolant. L’effet de ralenti le rend presque angélique, et accentue l’illusion opérée par l’artiste. La perte des repères spatiaux questionne alors notre perception et ouvre vers un hors-champ inconnu.
Disoriented , Hortense LE CALVEZ & Matthieu GOUSSIN, FR, 2’45, 2017
Ce couple d’artistes sculpteurs-plongeurs travaille en Crète. Ils se servent de la vidéo afin de capter leurs installations. L’immersion entraîne le déplacement des matériaux grâce à leur flottabilité, aux courants ou à l’air sous pression. Les différents mediums mêlés produisent des situations où l’inanimé prend vie, et où, selon des mouvements ralentis, les objets ordinaires deviennent étranges et poétiques.
© Lucia Veronesi
PRINTEMPS
Granular Film-Beirut, Charles-André CODERRE, CA, 6’51, 2016
Utilisant des effets spéciaux sur pellicule 16mm, l’artiste canadien nous emmène dans un voyage à Beyrouth, et nous montre des images retravaillées mêlant architecture, palmiers, rivages. Comme face à des réminiscences, les couleurs et leurs mouvements nous évoquent à la fois l’effacement du souvenir et les métamorphoses de la ville.
BOOKANIMA : Dance, Shon KIM, KR, 7’31, 2018
BOOKANIMA est une animation expérimentale qui vise à « regarder le livre » dans un troisième champ d’action entre le livre et le cinéma, à travers une locomotion basée sur la chronophotographie.
Instructions to hearing persons desiring a deaf man, Brooke GRIFFIN, US, 3’58, 2014
Basé sur un poème de Raymond Luczak du même nom, Instruction to Hearing Persons Desiring a Deaf Man est une illustration personnelle du langage des signes, une chorégraphie sensuelle et poétique de gestes et de traces.
Glissement de terrain, Guillaume LEPOIX, FR, 9’39, 2012
Une structure fabriquée par l’artiste se déplace sur le littoral. Un objet de camouflage presque grotesque qui exprime une volonté de fusion avec son environnement vouée à l’échec. Ce geste de réinsertion d’une image, d’un réel devenu virtuel puis remise en situation sous la forme d’une «montagne personnage », nous donne à voir l’absurdité d’un paysage qui en explore un autre.
Machinic Phylum, Guli SILBERSTEIN, GB/IL, 4’02, 2015
Une symbiose de formes humaines et issues de la nature, par la destruction des données vidéo et le démantèlement de l’image, la transforment en éclats de pixellisation colorés et de taches floues.
© Charles-André CODERRE
ÉTÉ
Panorama, Gianluca ABBATE IT, 7’15, 2014
Panorama est un long travelling à travers un patchwork urbain, une imbrication de fragments d’images hétéroclites. Ces bribes se combinent en un rêve délirant d’une mégalopole grouillante et baignée du bruit blanc de son vacarme, où seuls les espaces vacants offrent un peu de repos visuel et sonore.
The end of the world wide web, Florent TEXIER, FR, 2’34, 2012
Florent Texier crée des vidéos d’animations faussement amateures à partir de banques d’images en ligne. Il crée ici une scène d’apocalypse à l’esthétique pop et kitsch, où pixels grossiers se heurtent à des psaumes bibliques récités par un personnage du film Stalker de Tarkovski.
Le Park, Randa MAROUFI, MA/FR, 14’, 2015
Une lente déambulation dans un parc d’attractions abandonné au cœur de Casablanca, vestige d’une histoire coloniale. Le Park dresse un portrait de jeunes qui fréquentent ce lieu et met en scène des durées de vie, minutieusement recomposées. Des actions figées dans des gestes d’échange, d’attente et d’agression sont inspirées d’images trouvées sur les réseaux sociaux. Un travelling qui dérive au milieu des scènes interprétées par les occupants du lieu, qu’ils soient simplement de passage ou ses résidents précaires. Le Park s’échappe par ce travelling, à chaque sentier dérobé, et nous entraîne dans un songe dont l’issue ne nous est jamais révélée. Indifférent à notre présence, il murmure son rythme.
Légende, Annick DRAGONI, FR, 8’, 2015 Musique et son : Sébastien CASTAN
Entièrement réalisée avec les images de synthèse du logiciel Google Earth, Légende est un voyage à la fois poétique, conceptuel et absurde dans une réalité “diminuée”. La musique accompagne des dialogues entre des voix de synthèse qui s’interrogent sur le sublime, la cartographie, les arts numériques ou encore la place du spectateur.
© Markus Keim & Beate Hecher
ÉTÉ
Hawaï polis static, Olivier JAGUT, FR, 4’16, 2009
Un détournement des codes du western, où découpages et collages rudimentaires font s’affronter deux géants du genre. Le traitement numérique de l’image fait basculer la narration dans une extrême lenteur, pour mieux se calquer sur le rythme de la musique, préexistante à la vidéo.
Déjà-vu, Jean-Guillaume BASTIEN, CA, 4’03, 2012
Jean-Guillaume Bastien est un jeune réalisateur qui s’intéresse aux questions du décor et du jeu d’acteur. Déjà-Vu est un court-métrage qui a été réalisé en tourné-monté lors d’un Kino Kabaret à Montréal en 2012. Nous découvrons cinq femmes qui sont liées par une impression de déjà-vu. Elles se fondent dans le décor dont elles semblent être les produits dérivés, et s’enlisent dans des non-actions répétitives. La scène finale les rassemble toutes dans une chorégraphie raide et artificielle, questionnant le statut du corps-femme, mais aussi nos gestes ritualisés du quotidien.
Irrigation, Kevin SENANT, FR, 5’28, 2009
Irrigation mêle extraits de films d’auteur, de publicités et de vidéos YouTube. Kévin Senant questionne notre positionnement devant ces images et le contenu qu’elles véhiculent, faisant de nous des “regardeurs regardés”, en écho au film des frères Lumière : L’arroseur arrosé.
Terrarium, Thomas DAVELUY & Guillaume LEPOIX, FR, 10’12, 2018
Terrarium propose de déambuler au cœur d’une forêt numérique issue d’une composition de photogramétries (scan 3D). Balançant tantôt du côté de l’hyperréalisme, tantôt de celui de l’abstraction pure, le spectateur découvre des espaces d’une précision exceptionnelle côtoyant des esquisses maladroites aux couleurs baveuses, résultant d’interprétations erratiques (glitchs) des outils utilisés. Terrarium est un territoire de contemplation, mais aussi une interrogation sur la représentation et l’imitation du réel au travers des outils numériques.
© Thomas Daveluy
ÉTÉ
Cosmic Popsicle, Dina YANNI, AT, 8’, 2017
Cosmic Popsicle manipule des extraits vidéos de Lemon Popsicle, série créée en 1950 à Tel Aviv mettant en scène les aventures sentimentales de trois jeunes hommes. Sons et images sont tour à tour manipulés et déformés pour devenir un collage glitchy acidulé sur fond musical de tubes pops de l’époque. Cosmic Popsicle célèbre ces confusions et ambiguïtés avec une bande visuelle et sonore cosmique.
Still life, Peter KLAUSZ, HU, 1’27, 2016
Tourné en super 8 lors d’une résidence en Hongrie en été 2016, ce tableau en noir et blanc nous prépare à des retrouvailles avec une histoire oubliée, un souvenir perdu. Nous ne faisons pas que traverser les paysages. Ils nous traversent, s’emparent de nous, et cessent alors d’être un décor pour devenir des personnages à part entière.
149 boulevard Davout – Paris, Cyril GALMICHE, FR, 7’08, 2014
Condensant une journée entière en 7 minutes et en une seule image, l’artiste crée une véritable composition impressionniste. Les ombres des nuages fuient et dégoulinent sur les bâtiments comme une mélodie ruisselante. Le véritable sujet de cette vidéo n’est alors pas la ville, mais bel et bien la lumière, à laquelle les architectes donnent corps.
Black Hole Son, Pete BURKEET, US, 7’17, 2018
En 1986, la ville de Cleveland a réalisé un record en lançant 1,5 million de ballons depuis une place publique. Les ballons ont rapidement été repoussés sur terre, causant une calamité environnementale. En 2012, à San Diego, un feu d’artifice de 17 minutes a explosé en moins d’une minute. Ces deux événements au cœur de Black Hole Son démontrent notre désir précipité de faire impression.
© Emmanuel Piton
ÉTÉ
XCTRY, Bill BROWN, US, 6’18, 2018
Bill Brown retravaille des images 16mm filmées lors d’un voyage de Chicago à Las Vegas. Accompagné de réflexions journalistiques sous-titrées et d’émissions radios superposées, ce triptyque mélange constamment plusieurs paysages. Il nous propose un road-trip poétique – un voyage qui, finalement, peut être ressenti comme une exploration de lui-même.
Hélios, Alex MIRA, FR, 4’01, 2016 (v2)
Hélios est une succession rapide d’images téléchargées sur internet, et assemblées en fonction de leur situation géographique. L’artiste crée une sorte de “chronogéographie” solaire stroboscopique et hypnotique, autour d’un astre qui reste immobile au centre de chaque image.
La Fête Nationale, Thibault JEHANNE, FR, 4’04, 2017
Sans effet mais par un jeu de montage, La fête nationale montre l’envers d’un feu d’artifice. Sur la pelouse, les silhouettes des spectateurs apparaissent puis disparaissent à chaque explosion de lumière. L’artiste nous livre ainsi un point de vue inédit, un nouveau spectacle de l’ombre.
Le Radeau de la Joie, Alexandre ERRE, FR, 13’32, 2017
Un plan fixe enregistre la chorégraphie de personnages qui évoluent et surgissent de l’eau. Le radeau est leur espace scénique. La bande son, L’hymne à la joie de Beethoven, célèbre “l’idéal de l’unité et de la fraternité humaines” pendant qu’en sous-titres défile la Notice à l’usage des futurs colons en Nouvelle-Calédonie, publiée en 1930. Petit à petit, un malaise s’installe dans la confrontation entre fraternité humaine et colonialisme. Ici se pose la question de la mémoire collective et d’une forme de hiérarchie culturelle.
© Karou Calamy
ÉTÉ
Hermeneutics, Alexei DMITRIEV, RU/DE, 3’15, 2012
Hermeneutics est une illustration visuelle de ce qu’est l’herméneutique, c’està-dire notre façon de lire et d’interpréter des données. Construite à partir d’images d’archive de la deuxième guerre mondiale, son montage au rythme soutenu la transforme en film de guerre. L’enchainement stroboscopique de paysages, de visages humains et d’explosions en tout genre produit un certain aveuglement, à l’image du regard orienté et entravé que nous posons sur les images.
Mare Mediterraneum, Markus KEIM & Beate HECHER, IT & AT, 9’01, 2016
Selon les estimations des organisations internationales, plus de 3 500 personnes se sont noyées dans la mer Méditerranée lors de leur fuite vers l’Europe en 2015. Le nombre réel est probablement beaucoup plus élevé. Mare mediterraneum aborde les dangers de cette traversée à travers sept séquences filmées sur les lieux de ce drame dans lesquels l’humanité (ou son absence) n’est que suggérée.
Field of infinity, Guli SILBERSTEIN, GB/IL, 5’22, 2018
Inspiré de l’art de la Renaissance italienne, le cinéaste transforme des images issues de reportages sur les manifestations dans la bande de Gaza en une peinture mêlant l’homme au paysage. Les limites entre les images deviennent floues, suggérant de nouveaux espaces pour habiter le visible et lutter pour la liberté.
Hajar, Karou CALAMY, IR/SE, 2’28, 2016
Cet artiste iranien vivant en Suède nous met face à la dualité du monde. Confrontant l’image et le son, il évoque la joie d’une part, la guerre de l’autre. La force de cette vidéo réside dans la superposition d’évènements opposés : le nouvel an en Suède et un combat au Kurdistan iranien.
Lullaby, Przemek WEGRZYN, PL, 4’45, 2015
La ville de Dubaï est un exemple actuel d’un développement urbain rapide et à grande échelle. C’est aussi l’espoir d’un futur meilleur pour des milliers de travailleurs sous-payés ayant migré d’Asie du Sud. Ces migrants doivent suivre un rythme effréné de travail, de jour comme de nuit, dans des conditions inhumaines. Cette vidéo joue sur la beauté de l’image et du son qui contraste avec la réalité de ce qu’elle représente.
© Piter Burkeet
ÉTÉ
Towards The Hague, Sylvia WINKLER & Stephan KOEPERL, AT/DE, 4’49, 2016
Dans cette vidéo, les deux artistes chantent une chanson au cours d’une pérégrination à vélo dans la ville de La Haye. Les paroles s’inspirent de leurs recherches sur le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (ICTY) basé à La Haye. Cette juridiction a été instituée en 1993 par l’ONU pour poursuivre et juger les personnes coupables de violations graves du droit international humanitaire sur le territoire de l’ex-Yougoslavie durant les guerres de Yougoslavie. La mélodie et la mise en scène se réfèrent trait pour trait au film Ko to tamo peva, une comédie noire racontant une journée à bord d’un bus en route vers Belgrade juste avant le bombardement par l’armée allemande pendant la seconde guerre mondiale. Une chanson joviale sur un sujet historique grave et complexe.
Nijuman no borei (200000 fantômes), Jean-Gabriel PÉRIOT, FR, 10’54, 2007 À partir de centaines d’images d’archives, Jean-Gabriel Périot construit le récit chronologique du dôme de Genbaku, le mémorial de la paix d’Hiroshima. Cet édifice, construit en 1914 selon les canons architecturaux européens, résista à l’explosion de la bombe atomique dont le point d’impact se situa à seulement 130 mètres au sud-est du bâtiment. Il devint ainsi malgré lui le mémorial contre l’utilisation militaire des technologies nucléaires et questionne les aléas de l’écriture de l’Histoire.
Mikveh, Adrian GARCIA GOMEZ, US, 5’30, 2016
Le Mikveh est une cérémonie de purification pour les jeunes mariés juifs. L’interprétation donnée ici par ces deux hommes est un acte contestataire contre un gouvernement qui refuse de reconnaître leur union. Une compression stroboscopique d’images représentant leurs souvenirs personnels s’entremêle et se superpose aux documents administratifs. Le Mikveh qu’ils partagent les aide à surmonter les bureaucraties impitoyables et à revenir à ce qui compte vraiment.
Les petits outils, Emmanuel PITON, FR, 10’54, 2017
Le film dessine les contours des décombres d’une ancienne fonderie totalement éventrée, en bordure d’un petit village de Bretagne. L’artiste rennais a déambulé dans cet espace le temps d’un passage et fixé sur support argentique les ruines d’une société bouleversée par l’accélération sans faille du progrès. L’image tremblante scintille et évoque une pulsation, un rythme, dans ce lieu si vide ; nous projetant dans l’activité d’un temps révolu.
© Wegrzyn Pzermek
AUTOMNE
Minore, Yiorgos NALPANTIDIS, GR, 5’16, 2014
Minore a été réalisé en récupérant des extraits de films de famille tournés en super 8. Un voyage à la recherche d’un souvenir qu’on aurait oublié, appartenant de manière paradoxale aussi bien à notre intime le plus profond qu’à une mémoire collective et partagée.
Underneath it all, Mélissa FAIVRE, FR, 4’42, 2017
Underneath it all est une expérience visuelle immersive qui invite le spectateur à se plonger dans une peinture mouvante mêlant de multiples paysages et constructions. À bord d’un véhicule, nous contemplons les superpositions de paysages dans un mouvement continu qui nous plonge dans une rêverie.
Yuku Aki / Fleeting Autumn, Vojtěch DOMLÁTIL, CZ, 8’, 2018
Entre animation, documentaire et expériences vécues, Vojtěch Domlátil reprend dans sa vidéo le procédé de construction des haïkus, poèmes japonais à base de 5-7-5 syllabes, en utilisant des séquences de 5-7-5 secondes. En résulte une série d’images vibrantes et d’instants ludiques qui s’enchaînent en toute légèreté.
Out there, a big night of stars, Lucia VERONESI, IT, 4’03, 2016
Dans cette vidéo Lucia Veronesi nous propose une succession de moments où les “choses” qui “entrent en scène toujours au bon moment” rompent l’harmonie, défient le sens de la logique, altèrent le point de vue, troublant ainsi les images rassurantes d’une pièce, de ses objets quotidiens et de sa mise en page.
© Carla Chan-Hoi
AUTOMNE
Je vois, Olivier AUBRY & Tomomi YANO, FR & JP, 3’58, 2014
Il y a dans les collections du musée de Bailleul la trace d’œuvres fantômes, disparues sous les bombes et la mitraille en mars 1918 dont il ne reste que des descriptions. Le peintre F. Kruismann a peut- être peint son tableau Paysage en 1846 à l’endroit où Olivier Aubry et Tomomi Yano ont posé leur caméra. Pour perpétuer la mémoire de cette œuvre disparue, Tomomi Yano décrit à l’aide d’un mégaphone un dessin réalisé par un enfant à partir de la description du tableau, pendant qu’Olivier nous en trace dans les airs une nouvelle version.
Libres, Jacques PERCONTE, FR, 4’31, 2012
Lentement, l’image nous aspire vers une lumière douce, semblant répondre à un désir puissamment refoulé. Mais à peine cet espoir caressé, les images se délitent, glissant imperceptiblement vers un impressionnisme rappelant la palette de Cézanne jusqu’à la forme très contemporaine d’un art pixelisé. Cette déformation de l’image nous interroge sur ce que réalité, ne serait en fait qu’illusion. Mais l’intensité du rose ultime, si joyeux et si chatoyant, redonne un puissant élan d’espoir à nos rêves engloutis : LIBRES!
Never burning story, Thomas DUQUET, FR, 15’16, 2011
C’est l’histoire d’une combustion sans fin. Cette image mystérieuse et déroutante que nous peinons à identifier : est-ce un astre en feu ou une cigarette se consumant ? Elle nous propose de chercher l’ailleurs dans ce qu’il y a de plus proche autour de nous.
Untitled, Christian NICCOLI, DE, 4’15, 2013
En Islande, au beau milieu d’un paysage désertique, un homme se fait déposer par hélicoptère. Entre sobriété et absurdité, la vidéo se veut un questionnement existentiel, une métaphore du moment où nous nous faisons propulser dans la vie.
© Karina ROJAS SANDOVAL
AUTOMNE
Inland, Viola GROENHART, NL, 5’30, 2007
Viola Groenhart réalise des court-métrages expérimentaux dans lesquels elle met en évidence le ressenti du temps. Lents et calmes, ses films proposent une expérience de la durée qui est souvent absente de notre vie quotidienne et permettent une réflexion sur nos modes de vie. Inland est un long travelling à reculons qui nous emmène au cœur de nous-même.
Black Moves Volume III, Carla CHAN, HK, 7’40, 2016
Volume lII est une narration spatiale d’un paysage virtuel qui simule la formation et le démantèlement d’une masse noire amorphe. Projection à la fois physique et psychologique, cet ensemble d’algorithmes de bruits réinterprète des motifs organiques trouvés dans la nature. L’artiste tente ainsi de “naturaliser” des images numériques.
Fovea, Emmanuel PITON & Pierre-Manuel LEMARCHAND, FR, 8’54, 2014
Ce court métrage expérimental emprunte les chemins sinueux de la mémoire d’un lieu, mis à l’épreuve par la fragmentation d’un corps. Le temps d’un instant, d’un geste, l’espace vacille et le corps se perfore, questionnant les limites de notre perception, de notre histoire et de nos identités.
Please step out of the frame, Karissa HAHN , US, 4’10, 2018
Karissa Hahn nous propose un voyage immobile à travers les écrans de notre quotidien, une recherche formelle de sens et d’identité par ces fenêtres ouvertes sur le monde. Le sujet ici est bien l’écran même de diffusion et les matérialités de l’image en mouvement. Entre pixels et pellicules argentiques, la multiplication des couches de médiums nous plonge dans une quête illusoire de l’image originale.
AUTOMNE
Descomposición Aleatoria, Karina ROJAS SANDOVAL, CL, 4’51, 2015
Karina Rojas Sandoval passe à la moulinette du glitch et du databending les images familiales provenant des archives de sa grand-mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Anniversaires, photos de vacances et souvenirs heureux de sa grand-mère se dégradent, s’évanouissent et s’écrasent suivant une chronologie tragique, jusqu’à leur détérioration totale.
Identity Parade, Gerard FREIXES-RIBERA, ES, 4’18, 2017
Lors d’un bal masqué, Mélinda est poursuivie par Drew qui s’est échappé de prison. Les deux personnages quittent la foule pour s’isoler et discuter. Mais qui se cache en réalité derrière le masque ? Ce collage de found footage remixe les visages et dialogues de plusieurs films pour créer une discussion absurde entre deux personnages aux identités multiples.
Numb, Yuka SATO, JP, 7’40, 2016
Ce film est un mélange de drame et d’expérimentations, principalement en chambre noire. Bains de mer et bains chimiques participent conjointement au processus de révélation du sujet. La quête personnelle d’une image intérieure.
Transformance, Nina KURTELA, CR/DE, 8’15, 2010
Transformance est une vidéo-performance réalisée dans un bâtiment en rénovation, destiné à abriter un centre de danse. Une expérience de cinq mois, qui joue sur l’échelle du temps et questionne la vidéo comme support d’enregistrement du réel. En modifiant la temporalité, elle inverse également les rôles : alors que l’artiste reste immobile, le bâtiment autour semble effectuer la première danse.
AUTOMNE
© Yuku Aki
Woman without Mandolin, Fabiano MIXO, BR, 4’40, 2015
Utilisant simultanément plusieurs caméras placées à différents angles, pour faire le portrait de l’actrice Miriam Goldschmidt, Fabiano Mixo s’approprie l’esthétique cubiste pour évoquer failles et souvenirs, cultures et histoires composant son identité emblématique.
Xiu Xiu, Botanica de Los Angeles, Florent TEXIER, FR, 2’58, 2014
Ce clip de musique met en scène des corps morcelés, tremblants, créés à partir de collages numériques et d’animations bricolées. En écho à ces corps inquiétants, l’image est fragmentée en plusieurs zones aux esthétiques différentes qui se heurtent les unes aux autres.
Could you do that again, please ?, Jérôme DE VIENNE, FR, 6’22, 2016
Could you do that again, please? tente de répondre à l’injonction du directeur de casting lors de l’audition d’Andy Kaufman pour le Saturday Night Live en 1975. Le dialogue autour duquel s’articule cette scène absurde de casting, dès lors qu’il est répété et rejoué à la lettre, prend la dimension presque tragique d’un continuel bouclage.
Vie, mort et retour, Sylvia DONIS, FR, 2’53, 2012
La courte vidéo Vie, mort et retour est une histoire qui évolue en boucle et dans laquelle la matière, le grain, la pellicule, la lumière mènent à la disparition puis à la renaissance.
AUTOMNE
Negative message, Neno BELCHEV, BG, 1’15, 2012
Artiste bulgare se préoccupant beaucoup de la situation sociale, économique et politique de son pays, Neno Belchev combine dans cette vidéo des gestes d’insulte avec une image d’arc-en-ciel, créant ainsi un message paradoxal, censé refléter le positionnement contradictoire de beaucoup de bulgares envers les régimes politiques successifs.
REGRESO, Eduardo RESTREPO, US, 12’36, 2011/2016
Eduardo réalise ici une série de performances vidéo dans laquelle il plonge sa tête dans des mares, lacs, piscines, ruisseaux… L’eau est un élément symbolisant l’origine de la vie. Le montage en va-et-vient de ces mini séquences apporte un mouvement respiratoire à l’image et à ce corps, évoquant nos premières respirations intra-utérines.
Drop Out Bodies, Ludivine LARGE-BESSETTE, FR, 17’13, 2017
Dans le silence et la monotonie d’une résidence pavillonnaire, des hommes et des femmes, debout devant leur maison, se mettent à chuter de manière aléatoire et irrévocable. De la découverte des interprètes figés à leurs effondrements chorégraphiés, le film questionne la fatalité du corps humain par le biais d’une ré-interpretation contemporaine de la danse macabre du Moyen-âge.
Shadows, Noemi SJÖBERG, SE, 2’55, 2017
Au port d’Essaouira, une effervescence se fait sentir : les pêcheurs travaillent et les grues creusent, les mouettes volent et les enfants plongent. Un sentiment d’étrangeté plane sur ces scènes, nous sommes face à une dualité, doit-on s’inquiéter du danger ? Doit-on se laisser envoûter ? Où s’arrête le réel, où commence la mise en scène ?
Interstitial Traces, Celia EID, FR, 10’40, 2013
Cette partition graphique animée est le fruit d’une collaboration entre la vidéaste Celia Eid et le compositeur Robert Coburn. Elle, résidant en France, et lui, au Japon, les deux artistes s’envoient les éléments de travail pour les faire évoluer ensemble et se répondre. Les deux univers – abstrait pour l’un, basé sur des enregistrements concrets pour l’autre – se rencontrent et s’imprègnent mutuellement.
© Mélissa Faivre
© Stefano Miraglia
HIVER
+ -, Max HATTLER, DE, 2’34, 2018
Utilisant des images abstraites et des juxtapositions kaléidoscopiques, le travail de Max Hattler est désorientant et captivant. Des motifs lumineux aux rythmes hypnotiques défilent devant nos yeux et deviennent notre guide d’exploration d’un monde infini et brut. Ici l’image est une pulsation, un signal d’un autre monde où le pixel irradie. Bronzage assuré !
Luftnummer bonfortionos, Frank BUBENZER, DE, 11’24, 2011
Frank Bubenzer détourne les images publicitaires et télévisuelles en éliminant tout ce qu’il juge « non essentiel ». Il en découle une pratique du collage basée sur l’effacement et le réagencement des éléments de l’image. elle aboutit à une fragmentation, voire une négation de l’espace et de la temporalité des images, où tout se superpose et existe simultanément. Pour Luftnummer Bonfortionos, l’artiste a imaginé ce qui se passe dans le téléviseur une fois le poste éteint, donnant naissance à une composition délirante et un voyage époustouflant à travers les mondes intérieurs de la télévision.
Optimistic cover, Leyla RODRIGUEZ, AR/DE, 4’29, 2015
Nous suivons Leyla Rodriguez dans une quête personnelle qui nous échappe, mais qui semble dotée de ses propres mécanismes. Une dérive psychédélique envoûtante.
Self lavage, Johan PARENT, FR, 2’56, 2015
Le plan montre la mise en service d’une machine qui s’enclenche et s’arrête en fonction de sa programmation temporelle. Prenant son autonomie par rapport à son utilisation habituelle, elle nous livre un spectacle de danse machiniste fascinant, décalant ainsi son usage premier.
HIVER
Kafr Ashry, François LEJAULT, FR, 4’47, 2015
La gare de Kafr Ashry sert ici de modèle à une exploration du cadre et de la profondeur de champ, à la recherche d’une autre destination. Ce lieu fut un point de passage essentiel entre Nil et Méditerranée. Les images tentent d’extraire de ses pierres les mémoires et présences fantômes des voyageurs devenus immobiles.
Graffiti, Rick NIEBE, IT, 1’, 2018
Une succession rythmée de photos de murs nous emporte dans une exploration abstraite de graffitis urbains. Le rythme des images, porté par une txalaparta, un instrument basque, provoque un effet de transe urbaine.
Atlas, Magda GEBHARDT, BR/DE, 6’24, 2015
Atlas est un plan séquence d’enchaînement de paysages, dans lequel le processus de création est mis à nu. Pour l’artiste, ses gestes de superposition et de recouvrement s’apparentent à ceux du peintre, parallèle qui évoque la naissance du genre paysage.
The Mountain, Nikolas CHASSER SKILBECK, US/FR, 5’, 2015
Le paysage entre ciel et terre que représente ici l’artiste évolue dans un lent et délicat jeu d’obscurité et de lumière, les éléments sont confondus en une totalité. Il expérimente une temporalité altérée dont découle une forte atmosphère de dé-réalité, laissant place autant à une sensation de paix qu’à l’inquiétude.
© Karine Portal
HIVER
Imaginarium, Jeymer GAMBOA, AR, 7’34, 2013
Jeymer Gamboa procède ici à un répertoriage de plus de 200 sculptures et monuments de la ville de Buenos Aires dont il est originaire. Sa caméra balaye littéralement la ville, capturant les monuments de plusieurs points de vue, et mêlant différentes luminosités. Il crée ainsi une image en mouvement à partir d’objets figés. Il interroge la manière dont sa mémoire personnelle tend à se confondre avec la mémoire collective, forgée le plus souvent par les classes dominantes et validée par l’érection de monuments.
Crépuscule, Clément RICHEM, FR, 3’30, 2019
La chute de Babel est un symbole universel du syndrome d’hubris qui conduit les humains à leur propre perte, aujourd’hui plus que jamais. Clément Richem élabore un tableau vivant ; la sculpture en argile d’une tour et son environnement urbain plongé dans un aquarium empli d’eau. L’argile se délite lentement à son contact. L’édifice démesuré se dissout et sa matière se confond progressivement avec la ligne d’horizon que dessine le sol. Ni nos civilisations, ni nos corps, ni même les roches ne sont éternels.
Unseen land, Carla CHAN HO-CHOI, CN, 7’15, 2015
Carla Chan Ho-Choi recrée l’expérience d’un voyage contemplatif en combinant des perspectives macro et microscopiques. Ce vol au-dessus d’un paysage onirique et ambigu nous entraîne dans un véritable voyage dans l’espace, à la rencontre d’une contrée extraterrestre.
On Breathing, Emma ROUFS, CA, 3’03, 2017
Une vision vertigineuse nous plonge au cœur de la forêt. Entre deux respirations, deux états de veille, les images nous entourent, les feuilles des arbres filtrent la lumière et nous enracinent dans un tourbillon réconfortant.
© Yann Lestrat
HIVER
Passages, Ailbhe NI BHRIAIN, IE, 11’15, 2015
Ailbhe Ni Bhriain crée un univers onirique où se mêlent éléments réels et de synthèse. Nous naviguons à travers des images soigneusement composées, dans lesquels plans et cadres s’imbriquent jusqu’à brouiller les repères et rendre l’espace flottant. Surgissent alors de possibles narrations, tout aussi incertaines que les contours des espaces, ouvertes à toutes nos projections.
Le bulbe tragique, Guillaume VALLÉE, CA, 6’05, 2016
Guillaume Vallée intervient par une succession de procédés différents sur des images 16 mm extraites d’un documentaire des années 40 sur les fermiers canadiens. Couches de peintures et interventions sur pellicule lui permettent de créer une nouvelle structure conceptuelle à partir des souvenirs qu’il avait des images d’origine. Une voix-off permet à la vidéo de prendre conscience de ses propres mécanismes. Elle donne ainsi une dimension métaphysique à l’œuvre et offre un nouveau regard sur sa matérialité (processus créatif, diffusion, perception, existence).
Rodez, Stefano MIRAGLIA, IT, 3’, 2017
Une exploration de la cathédrale de Rodez. Une étude sur la couleur, la répétition et le scintillement, composée de 292 photographies.
Erase, Sébastien BÉRANGER & Celia EID, FR & BR, 7’22, 2015
Erase est une métamorphose de notre relation à la mémoire, l’oubli et au souvenir, la musique et l’image s’appuyant sur l’effacement, le gommage et le filtrage continu.
© Rick Niebe
HIVER
Tempesta a “les Fonts” d’una memòria, Rose PRESENT, ES, 4’47, 2015
Rrose Present a passé une nuit au milieu d’une tempête dans la ville natale de sa mère. Elle a utilisé différents appareils afin de capter la nuit. L’assemblage rythmique et sonore nous laisse entrevoir des images texturées et fantomatiques, d’où surgissent des souvenirs de son enfance oubliée.
Picture particules, Thorsten FLEISCH, DE, 5’39, 2014
Picture Particles est un film expérimental composé de pellicules découpées et réagencées. Projetée et refilmée, l’image est ensuite travaillée numériquement, jusqu’à obtenir une matière visuelle qui joue avec les limites de notre perception.
Sans titre, Yann LESTRAT, FR, 11’, 2018
Cette œuvre vidéo est constituée d’images photographiques assemblées, ordonnées et mises en mouvement selon un principe déterminé pour ce passage à l’image animée. Ces images inattendues oscillent entre vanités picturales classiques, images astronomiques et abstractions science-fictionnesques. Notre imaginaire est invité à voyager au cœur des transformations et du mouvement permanent d’images en mutation.
The Moons of Palavers, Eric GAUCHER, CA, 3’14, 2018
Tant par le son que par l’image, The Moons of Palavers fait l’éloge des rythmes et des motifs que l’on peut saisir le soir, en ville. À partir d’images floues de phares d’une voiture, l’artiste réalise un arrangement de ces traces d’humains et de machines, emprisonnés à jamais dans les profondeurs de la nuit.
HIVER
Katagami, Michael LYONS, GB/CA, 3’28, 2016
Cette animation en stop-motion a été réalisée en photographiant et en photographiant à nouveau des pochoirs de kimono. Un jeu de rythme se fait alors sur les différentes variations et répétitions de ces motifs qui génèrent un mouvement apparent. Les images ont été photographiées avec une caméra Super 8 et développées de manière artisanale avec du matcha, thé vert en poudre.
Il ne s’agit pas, Samuel BESTER, FR, 3’19, 2014
Cette vidéo est un montage réalisé à partir d’images télévisuelles, évoquant la passion, l’amour et la mort. Référence au mythe d’Orphée, la musique intervient comme élément structurel, et se pose en colonne vertébrale d’un récit fragmenté et hétérogène.
Let’s face it, Extravios mentales, Miguel JARA, CO, 8’, 2013
Un film d’animation en noir et blanc prend la forme d’une expérience audio visuelle hypnotique. Une construction en boucles successives qui nous amènent dans un voyage introspectif. Il sogno di petrarca, Pacal Ancel BARTHOLDI, FR, 5’29, 2014 Cette vidéo est une véritable galerie de portraits qui nous emmène à travers les tableaux et les visages de ce monde. Les images s’enchaînent tels des fragments de mémoire collective, pour former ensemble une ode à la sensualité et à l’harmonie sous-jacente à chaque chose.
Vulnérables, PORTAL Karine, FR, 12’14, 2015
Vulnérables est une suite de courtes séquences muettes focalisées sur des micro-évènements, des moments infimes où un détail retient notre attention. Lors de cette parenthèse, notre faculté de contemplation prend le pas sur nos occupations. Un geste simple, le plus minimal possible, parfois hors champ, s’opère à chaque fois afin de nous révéler l’éphémère, l’imperceptible et le fragile.
© Rrose Present
21 mai – 27 juillet Tout L’Estival Oodaaq est à prix libre sauf les ateliers de fabrication d’images (voir condition sur l’évènement Facebook) https://www.loeildoodaaq.fr, https://www.facebook.com/LŒil-dOodaaq-785050491626215, https://www.facebook.com/events/1846540992190119/
Venez découvrir tour à tour, un programme rétrospectif, des nouvelles programmations, des expositions, des ateliers de fabrication d’images, des résidences et une projection en plein air !
En mai 2020 devait avoir lieu le 10e Festival Oodaaq, une édition anniversaire et rétrospective qui voulait mettre en lumière 10 années de programmation vidéo. D’abord annulée, puis reportée et enfin repensée : le Festival Oodaaq perd son F pour devenir « L’Estival Oodaaq, un été d’images nomades et poétiques » : une saison riche en propositions artistiques, qui seront visibles successivement dans les lieux partenaires et dans la galerie du Lieu à Rennes.
Avec L’Estival Oodaaq, vous pourrez découvrir tour à tour, entre le 21 mai et le 27 juillet, le programme 4 Saisons, rétrospective présentant 100 vidéos coups de coeur de ces dernières années, une sélection d’œuvres issues de l’appel à projet lancé en 2020, des expositions, des ateliers de fabrication d’images, des résidences et une projection en plein air.
Retrouvez toutes les informations sur le site internet https://www.loeildoodaaq.fr et sur le Facebook https://www.facebook.com/LŒil-dOodaaq-785050491626215
Galerie du Lieu 20 rue du Docteur Francis Joly, 35000 RENNES 35000 Rennes Quartiers Centre Ille-et-Vilaine