OODAAQ D’IMAGES POÉTIQUES/ GALERIE STANDARDS 2, rue des Portes Mordelaises 10- 20 MAI 2012 / RENNES/ FRANCE
Une exposition qui reflète la vision poétique que les artistes ont et offrent de leur environnement le plus direct. L’appropriation artistique des espaces publics, la collection de fragments d’images, le détournement d’objets utilitaires, la dénaturisation d’images, la création d’univers oniriques; autant de postures qui témoignent d’un refus de prendre le réel pour ce qu’il est, qui interrogent notre monde et notre rapport aux images. Une sublimation d’un environnement dans lequel il faut «apprendre à regarder pour voir le possible qui fait signe dans les interstices de l’existant.» [Judith Millot]
Judith Millot (France), Hinkelen, 2007.
Le triptyque Hinkelen de Judith Millot se présente sous forme d’affiches dans des cadres publicitaires. Il reprend ainsi les codes de l’espace public et urbain, mais afin de mieux en détourner l’utilisation première. Ici pas de slogan, ni de couleurs flashy, mais des images ternes d’un long tunnel en dessous de la rivière Escault à Anvers. Seul le regardeur attentif remarque que les dalles au sol accueillent un jeu de la marelle long de 553 cases.
L’artiste superpose ainsi espace réel et espace imaginaire, faisant surgir le jeu là où l’œil pressé ne fait que balayer l’agencement utilitaire des installations urbaines désolées.
Veronica De Benedetti (France), Light Air, 2011.
Les images de cette série ont été prises avec un sténopé numérique, créé par l’artiste elle-même. Elles s’inscrivent dans une recherche photographique autour de l’observation du présent, de l’espace, du temps et du changement. Alors que les images dégagent
une certaine familiarité, le flou fond les éléments dans un décor incertain, en suspension. L’artiste s’intéresse à ces lieux et moments de silence, où les équilibres et les tensions entre les éléments laissent entrevoir des fragments de passé et de possibles avenirs. Des ouvertures dans l’espace-temps
Tristan Le Braz (France), Erratus, 2012.
Tristan Le Braz collectionne des images de sources diverses, des fragments, des bribes, à la recherche de l’instant où les choses se dérèglent. Particulièrement attiré par les erreurs et les ratages, il cherche à valoriser la matérialité de l’image photographique. Erratus est une série de photographies argentiques s’articulant autour du terme latin qui définit autant le fait de commettre une erreur que l’action de s’égarer. Présentées sous forme de mini-caissons lumineux, ces images uniques obtenues sur pellicule inversible (diapositive) sont montrées telles qu’elles se sont formées et endommagées lors de la prise de vue. La représentation devient ici objet, précieux et poétique fragment d’une errance, d’un répertoire de formes, témoignage d’une mémoire « contrariée ».
Tristan Le Braz (France), Sexy Flag, vidéo, 2012.
La vidéo Sexy Flag s’intéresse elle aussi aux défauts des images, numériques cette fois-ci. L’artiste crée une composition abstraite et rythmique de « bugs » informatiques, dans laquelle se logent des images subliminales, à peine perceptibles, dévoilant la source pornographique de la vidéo. Commentaire sur le statut et la réception des images, Sexy Flag interroge également l’ère d’Internet et la fragilité de l’image qu’entraîne le numérique.
Leyla Rodriguez & Cristian Straub (Argentine & Allemagne), Isle of Lox, 2009-2011. Au sous-sol, le triptyque vidéo Isle of Lox met en scène un univers décalé, rose et scintillant, mêlant codes et influences aussi diverses que les contes de fée, la photographie de mode, la mythologie et les clips vidéo. Les deux artistes nous plongent au coeur d’un monde onirique et pop, où symboles et textures se réfléchissent et se miroitent. Un voyage mystérieux en compagnie de personnages, figures animalières et objets tels que The Black One, The Reflektor, The Tree ou encore The Fruits Electric Girl.
Leyla Rodriguez & Cristian Straub (Argentine & Allemagne), Isle of Lox, 2009-2011
Unterschwänglich setzt das Video-Triptychon “Isle of Lox” eine entrückte, pink-flimmernde Welt in Szene und vermischt dabei so unterschiedliche Codes und Einflüsse aus Märchen, Modefotografie, Mythologie und Video-Clips. Die beiden Künstler lassen uns eintauchen in eine Traum- und Popwelt, in der Symbole und Texturen sich reflektieren und spiegeln. Eine geheimnisvolle Reise, an der gleichermaßen Personen, Tierfiguren und Objekte wie “The Black One”, “The Reflektor”, “The Tree” oder auch noch “The Fruits Electric Girl” teilhaben.